Les rois mages

Tradition des Rois mages à Dourd’hal en 1950

Depuis le XVIe siècle, les enfants de choeur, déguisés et portant l’étoile de Bethléem, sillonnaient, pendant huit jours, les villages de la Lorraine germanophone.

Ils s’arrêtaient aux maisons pour y chanter un vieux cantique, une chanson de quête, de 14 strophes, qui racontait l’arrivée des Rois en Palestine. Ce chant rappelle les mystères du Moyen-Âge, petites pièces jouées sur les parvis des églises et des cathédrales : « Es kommen drei Könige aus dem Morgenland, sie kommen daher von Gott gesand … » (« 3 rois viendront de l’Orient, ils seront envoyés par Dieu »). Puis un des rois, prend la parole et dit : « Ich bin der kleine König gib mir nicht zu wenig, lasst mich nicht so lange stehen, wir müssen heute Abend noch weiter gehn » (« je suis le petit roi ne m’en donnez pas trop peu, ne me faites pas attendre trop longtemps, nous devons repartir ce soir »).
Les familles qui les accueillaient, leur donnaient une pièce ou une tranche de gâteau appelée tranche du pauvre. Ils les remerciaient en chantant les paroles suivantes : « Ihr habt uns eine Bescherung gegeben, drum sollt ihr das Jahr mit freude erleben. Ihr und eure Kinder » (« vous nous avez donné un cadeau, alors vous passerez l’année dans la joie – Vous et vos enfants ») et ils bénissaient leur demeure. Si les familles refusaient de donner une obole, ce qui était très rare, les rois se faisaient carrément vulgaires : « Ihr habt uns keinen Taler gegeben, euch soll das Hemd dann am Arsch ankleben. Ihr und eure Kinder » (« Vous ne nous avez point donné d’argent, que la chemise vous colle au c… – Vous et vos enfants »).

Les rois, avant de quitter les lieux, rajoutaient à la craie sur chaque demeure pour signer leur passage « Christus Mansionem Benedicat », en abrégé, ce qui veut dire : « Christ bénit cette maison », et l’année : 20+ C+M+B+22.

Avec l’aimable collaboration de Pascal FLAUS, archiviste de la ville de Saint-Avold et Président de la Société d’Histoire du Pays Naborien. Source : www.shpn.fr